Visite de courtoisie[Pv: Minuit]

Shiroi pénétra dans le palais sans qu'aucun garde ne se doute rien. Logique, ces abrutis ne surveillaient pas le ciel. Et qui aurait envie de lever les yeux au ciel un jour de pluie? Ce moyen était plus discret que celui qu'il avait employé chez Yahely, plus rapide aussi. Il faut dire que la configuration des lieux étaient plus appropriées. Il lui suffit de passer par le fenêtre d'une tour qui fermait malle pour avoir accès aux couloirs qui menaient à la salle du trône.

Il observa que la garde n'était visiblement pas très efficace: il ne croisa pas un seul soldat en traversant les sombres dédales malles éclairés. Le tapis rouge à ses pieds ne semblait pas très récent non plus.

Il entra dans la grande salle d'audience. Le trône était vide. Ce n'est pas grave, il attendrait. Il alla se mettre dans un coin et patienta.

Minuit entra par une porte dérobée et se dirigea droit vers l'homme en blanc. Les passages dans les murs de glaces étaient très froid et plutôt étroit pour ses "ailes" mortes. Mais en se déplacant latéralement, ça pouvait aller. Il avait donc vu par une des fentes prévues pour espionner son...invité, entrer et faire comme chez lui. Il allait donc s'amuser un peu.

Alors qu'il allait arriver à hauteur de Makenshi, Minuit sortit une de ses armes et la pointa sur son invité. Invité qui sortit également sa lame pour parer. Mais la pointe de son arme était pointée sur Makenshi. Et Minuit utilisait des sabres-pistolets Le canon pointé sur la tête de Makenshi, Minuit sourit et dit:

- Je ne suis pas comme votre Impératrice. J'ai des informateurs et j'ai eu vent de ta petite...escapade chez elle. Pensais tu que je n'envisagerais pas ta venue, Nuage Blanc?

Intérieurement, Minuit se félicité d'avoir engager cette magicienne. Son espionne était très utile finalement. Makenshi devait être surpris.

Makenshi entendit un déclic à sa droite et ne prit même pas la peine. A force de fréquenter Kaze, il pouvait facilement reconnaitre les bruits que produisait une arme à feu. Cependant, la particularité de celle-ci était que le déclic venait d'une lame. Une lame pointée vers sa tête. Le roi de Niflheim prit alors la parole:

- Je ne suis pas comme votre Impératrice. J'ai des informateurs et j'ai eu vent de ta petite...escapade chez elle. Pensais tu que je n'envisagerais pas ta venue, Nuage Blanc?/b]

Cette phrase fit naitre un sourire au coin de le bouche du chef utopien. Loin de là, il avait même espérer qu'on avait envisager sa venue. Car sa visite n'était pas une reproduction de son passage au palais impérial. Elle divergeait aussi bien dans sa méthode que dans son but. Il savait parfaitement à quoi s'attendre de la part de ce roi imposteur.

[b]- Je ne doute pas de tes informations, Minuit, mais moi aussi j'ai entendu parler de toi. Tu as déjà eu l'occasion de rencontrer un de mes agents. Je sais le roi de pacotille que tu es et la folie qui t'habite. Maintenant, bouge cette lame, je n'aime pas me sentir visé quel que soit l'arme bien que j'en aie l'habitude.

Un mouvement presque imperceptible se fit sentir sur sa lame qu'il avait placée entre celle de minuit et lui. Il savait que son interlocuteur l'avait vu, c'était volontaire.

- A ton avis, qu'est-ce qui serait le plus rapide, une de tes balles ou ma lame? Tu devrais savoir qu'une simple balle ne peux venir à bout de moi. Je ne me laisse pas avoir si facilement.

L'espace d'une seconde, la lame disparu. Quand elle revint, une des tapisserie acrochées aux murs, située à plusieurs mettre de là, tomba à terre, les liens qui la retenait tranchés nets. Shiroi se retourna alors vers le dictateur, son rictus dissimulé par le masque de fer qui lui recouvrait toujours le bas du visage.

- C'est maintenant à toi de décider si nous allons continuer à discuter tranquillement, armes rangées, ou nous battre sans avoir l'occasion de nous exprimer.

Minuit éclata de rire. Il voulait jouer à ça? Et bien il jouera à deux. Minuit se retourna et avança vers son "trône". C'était celui du monarque d'avant mais Minuit se fichait des trônes. Il ne voulait que le pouvoir total sur ce monde puis sur les autres. Et s'il devait entendre l'autre en blanc pour ça, il le ferait. Il s'assit et passa les jambes par dessus l'accoudoir. Il repointa l'épée-pistolet qu'il avait sorti sur Kumo. Et tira. La balle frolla l'homme et toucha un insecte qui voletait à côté de lui.

- Si tu veux jouer à qui est le plus fort, tu es mal parti. Non seulement tu ne respectes aucune règle de courtoisie, une chose rare de nos jours, mais en plus tu détruis des œuvres d'art? Même si j'aime pas ces tapisseries, le type qui surveillera mon trône pendant que je réduirais les mondes à ma merci les aimera peut-être qui sait? Tu me dis fou? Non Makenshi. Je suis pire. L'on disait de moi que j'apportais la mort et la désolation sur mon passage. C'est tout à fait exact. Je ne suis pas plus humain que toi, Nuage Blanc. Tu te sers de ta brume. Ton ami Kaze de la terre. Oui je connais son existence. Joli numéro dans cette auberge y parait. Mais moi je ne me sers pas d'un élément. Je suis cet élément. Tu vois ces ailes? Elles ne me servent à rien. Elles sont même un rappel constant de ce que mon propre père m'a fait. Je suis l'ombre. Je suis le mal.

Minuit fut enveloppé dans un nuage de ténèbres, il disparut pour apparaître à côté de Shiroi et lui chuchoter à l'oreille:

- Je suis le pire cauchemar des mondes. J'ai été crée pour détruire. Et c'est précisément ce que je fais...

Shiroi vit le "monarque" retourner à son siège s'y asseoir d'une façon plus que décontractée. Un fois installé, il sortit sa curieuse épée et lui tira dessus. Voyant que la trajectoire de la balle ne le visait pas directement, Makenshi ne bougea et la regarda passer à côté de lui sans le toucher. Le malheureux papillon qui voletait à côté de lui n'eut malheureusement pas cette chance et se prit la balle en pleine face. Il s'écrasa au sol dans un bruit de métal et rebondit plusieurs fois avant de finir définitivement sa course.

Le tyran se lança alors dans une longue tirade se perdant à travers de multiple sujet. Il commença par critiquer l'impolitesse de son invité puis parla de sa folie, continua sur son passé et sur les actes de son père à son égare pour finir sur une démonstration de son pouvoir. Kumo l'avait écouter jusqu'à la fin et, par égard pour son hôte, s'était retenu de bailler.

Minuit finit par réapparaitre à ses côtés pour lui murmurer:

- Je suis le pire cauchemar des mondes. J'ai été crée pour détruire. Et c'est précisément ce que je fais...

Nuage Blanc le jaugea du regard. Cette démonstration de force l'impressionnait moins que la révélation de ce pouvoir.

- Tu as fini?

Entre les deux opposants l'épée blanche s'était dressée. Cependant, elle n'était pas seul, une épée rouge menaçait elle aussi de sa lame le roi de Niflheim.

- Je te remercie Crux mais ce ne sera pas nécessaire.

L'épée repris sa forme originelle de petite poupée et vint voleter aux côtés de son maitre. Makenshi se déplaça afin de se mettre face à Minuit et le regarda droit dans les yeux.

- Tu n'arriveras pas à m'impressionner. Du moins, pas ainsi. Bien que je doive reconnaitre que ton pouvoir m'a un peu surpris.

Shiroi ignorait qu'elle serait la réaction du tyran. On ne pouvait pas prévoir avec ce genre d'allumé. Pourtant, ce qu'il allait faire l'intéressait au plus haut point. Minuit était une des personnes qui se dressaient sur son chemin les plus puissantes. Plus il en saurait sur lui et mieux cela serait.

- Je ne veux pas t'impressionner. Ca ne me rapporterait rien, Makenshi. Je veux simplement te montrer qui je suis. Ce que je suis.

Tout en parlant, Minuit revenait vers son trône et le centre de la salle. Il leva les bras vers le ciel, ou vers le plafond c'est tout comme, et ajouta:

- Tu vois, je ne suis pas humain. Je ne pense pas me tromper en disant que toi non plus mais c'est une autre histoire. La tienne. Et je m'en fous un peu. Je suis peut-être né humain. Et encore j'ai des doutes. Mon père, mon géniteur, a fait des...expériences, sur moi. Qui furent concluantes. Nous...Ma soeur et moi, avons été concluant. Mais...J'étais bien trop concluant pour eux. Je les ai détruit. J'ai tué ma famille. J'ai tué mes précepteurs. J'ai commencé la conquête de mon monde. Je sais que c'était ce qu'ils voulaient. Mais ils voulaient profiter de moi. Mais je détruirais purement et simplement les mondes. Je suis une arme. Une arme humaine. Une arme de Ténèbres.

Minuit fixa à nouveau Makenshi, les yeux brillant d'une lueur de pure folie.

- Parle moi...De toi. C'est un juste retour des choses non?

Le monarque exprimait son égocentrisme et sa mégalomanie de tout son coeur. Il continuait son monologue éternel et racontant son passé, de ce qu'il était... Ou de ce qu'il croyait être. Makenshi commençait à être las de toute cette folie ambiante. Et maintenant, le tyran lui demandait de raconter à son tour son histoire.

- Je n'ai rien à te dire, rien à raconter. Mon histoire ne te concerne pas et elle est trop liée au destin funeste d'autres personnes. Te la raconter à toi, ce serait trahir leur mémoire.

D'un bond, il sauta sur le rebord de la fenêtre de la salle du trone.

- Tu entendras encore parler de moi, Minuit, de moi et d'Utopia.

Il se laissa tomber et prit son envol, quelques mètres plus bas. Loin dans le ciel, il s'éloigna à toute vitesse.