Méditation de statue et grosse pierre (pv Mylie & Jordan)

Tifa était installée en tailleur, face à ce qui apparemment était la cause de sa présence en ce monde insensé où la guerre était la seule option. Dire qu'une simple météorite pourrait modeler le sol à son image tel un dieu de l'anarchie pour ensuite en extraire des mercenaires à la solde de son chaos était un scénario qui ne duperait personne. Et pourtant, comment expliquer qu'elle soit justement plantée là à la regarder, plutôt que là où elle s'était fait une vie et des souvenirs, là où son père vivait, là d'où elle avait vu le traître Sephiroth tuer son village avec un claquement de doigts pareil à la pire des bombes? Elle n'y croyait pas encore. Cela n'avait jamais été dans son habitude d'être nostalgique, mais son désir de compréhension se butait à un tel mystère. Ce cratère lui servait parfois de lieu de méditation, une sorte d'ironique retour aux sources. Pas qu'elle regrette de servir Utopia, au contraire, il s'agit de l'option la plus logique parmi celles qui se présentaient. Seulement, elle aurait préféré ne pas avoir à choisir une option.

Infime signal dans l'air. On avait déplacé quelque chose. Une pierre, probablement. Elle porta instinctivement chaque main à un poignard. Le doute n'était pas permis. Quelqu'un était là.

Jordan se promenait, toujours avec son pendentif sous son chandail, collé contre son torse, pour savoir qu'il était sceller. Il se déplacait en glissant plus qu'en marchant. Sa cape ne suivait que ses mouvements, n'ayant pas de vent aujourd'hui. Mais il sentait une présence.

Mettant instinctivement sa main sur sa garde, il n'avanca plus. Sa cape cachant son épée et son bras, il regarda tout autour de lui. Personne. Froncant des sourcils, il resta là, a chercher avec ses sens la personne qu'il sentait, tout proche.

*Rah! Si c'est quelqu'un de l'Empire, je l'étrippe. Si c'est une personne de Chronos, elle aussi je l'étrippe. Seul quelqu'un de mon clan ou un innocent aura ma pitié... Du moins, n'attirera pas les foudres de mon coeur!*

Tifa en était convaincue maintenant, quelqu'un se dirigeait bel et bien dans sa direction. Comme un froissement dans l'étoffe de l'air immobile. Pour autant qu'elle put en juger, il ou elle ignorait encore où elle se trouvait précisément, à supposer qu'il savait qu'elle était là, mais ce monde regorgeait de personnes douées pour se battre, aussi n'en douta-t-elle pas. Elle n'osait tirer ses armes tout à fait, n'osant courir le risque qu'on entende le métal s'entrechoquant avec le cuir du fourreau.

Elle resta immobile encore un moment, figée dans l'expectative. Puis elle se décida. D'un seul mouvement fluide elle fut debout, d'un seul élan elle avait contourné la pierre protectrice. Elle profita du délai nécessaire pour dégainer ses poignards et se tint basse sur ses jambes, ses mains légèrement écartées, prêtes à la riposte. Elle ne s'autorisa un regard vers l'importun que lorsqu'elle fut tout à fait prête.

Un jeune homme à la cape longue se tenait aux aguets à quelques pas devant elle. Un bras était camouflé par la cape. Elle soupçonna que cette cape cachait autre chose que seulement sa main; impossible cependant de savoir quoi exactement. Il semblait musclé et son oeil trahissait l'intelligence. Elle ne put cependant s'empêcher de lui trouver un air familier.

À peine trois secondes s'étaient écoulées depuis. Trois secondes d'inattention qui pouvaient lui coûter cher.

Une fille. Du moins, une femme. Ses dagues dégainées, elles étaient prêtes a le couper en deux. Ce tenant de profil, il tourna sa tête pour lui faire face. D'un mouvement silencieux, il dégaina un peu son épée, prêt a fendre l'air.

Dans la vingtaine, cheveux noirs et yeux bruns. Posture familière et savait décidément se battre, a voir avec la confiance et la détermination qu'elle tenait ses dagues.

Un léger sourire se fit sur ses lèvres et placa intinctivement ses jambes tout en restant de côté. Puis un vent léger se leva, fesant bouger sa cape sans pour autant dévoiler son arme. Jordan essayait d'évaluer la tactique que prendrait sa possible adversaire tout en prenant un regard calme. Par expérience, il savait toujours gardé son calme, sauf bien sûr quand on le cherchait.

*Pas question d'utiliser sa aujourd'hui... surtout qu'elle me semble familière. Bah, je verrais bien!*

Léger raclement : métal. Évidemment. Calme désarmant, indiquant une approche fluide et discrète. Presque aucun mouvement, sinon qu'il la regardait maintenant. Un frémissement parcourait sa bouche : une ébauche de sourire. Elle n'aimait pas se battre inutilement, mais cela risquait tout de même d'être digne d'intérêt.

Il restait là à la regarder en coin : attente. Du genre prudent. Visiblement, elle ne s'en sortirait pas : il attendait son geste. Elle savait que ce genre de combattant pouvait attendre à l'infini si on ne l'attaquait pas. Il faudrait faire avec.

Elle fit un pas, puis deux, puis trois. Toujours aucune réaction. Elle inclina imperciptiblement la tête, hésitant entre l'amusement et l'apréhension.

Elle s'élamça. Se retrouvant derrière lui d'un bond calculé, elle sentit sa dague droite s'entrechoquer avec la lame qu'elle avait entendue. Plutôt longue, effilée, bien balancée. Une épée superbe. La danse serait certes d'intérêt.

Elle écuma de rage, trop humiliée pour tenter quoi que ce soit d'autre. Depuis le début, aucun effort de la part de l'autre. Elle s'était fait avoir comme une vulgaire gamine. Pitoyable.

Elle se releva tout de même, se permettant d'époussetter ses vêtements poussiéreux et de récupérer ses dagues. Pas de soucis à se faire du côté du vainqueur : s'il avait voulu la tuer, il l'aurait déjà fait, et puis il se doutait bien qu'il était plus fort.

Elle ne le regarda pas dans les yeux : regarder quelqu'un dans les yeux pouvait passer pour de la soumission ou de la provocation, elle préférait les terrains neutres. Elle s'inclina plus par habitude que par réel respect.

-Félicitations, je vois que je n'avais guère mes chances. Puisqu'on peut deviner que vous n'avez pas grand-chose à craindre, puis-je savoir à qui je dois l'honneur de ma défaite? Je suis Tifa.

-Félicitations, je vois que je n'avais guère mes chances. Puisqu'on peut deviner que vous n'avez pas grand-chose à craindre, puis-je savoir à qui je dois l'honneur de ma défaite? Je suis Tifa.
-Je suis Jordan, Jordan Jutoka. Ravi de vous rencontrer Tifa... Si nous pouvons appeler sa une rencontre.

Il savait qu'elle devait se sentir nulle, voir faiblarde. Mais ce n'était pas le cas. Jordan avait pratiquer avec son père et ce depuis tout petit. Alors il était plus fort qu'il en avait l'air tout simplement.

Pour ne pas l'indisposer, Jordan ne s'attarda pas sur sa victoire. Après tout, ce serait que se gonfler la tête pour rien.

Distraitement, il passa son index sur sa boucle d'oreille et se mordit la lèvre. Jordan sentait venir l'homme maladroit avec les filles et sa n'allait pas l'aider du tout.

-Alors, que faite vous aussi proche du cratère? C'est dangereux pour n'importe qui par ici.

Et n'importe qui l'incluait évidemment. Il ne se prenait pas fort a se point. Apart quand il était hors de lui.

-Effectivement, le terme "rencontre" ne s'applique pas vraiment... Mais bon, enchantée quand même.

Là encore, le terme "enchantée était peut-être un peu fort, mais bon, c'était le terme poli. La réplique qui lui brûlait les lèvres était certes moins élégante.

Elle ne put cependant s'empêcher de sentir le malaise de l'autre comme un point positif, n'eut été du "n'importe qui" qui la fit tiquer un peu. Redoutable, certes, mais pas méchant. Pas trop, du moins. Plutôt le genre à protéger l'accès à sa tête, ce qui n'était pas un mal.

-Je médite. Ou devrais-je plutôt employer l'imparfait, puisque votre... arrivée m'a occupée depuis? Je suis généralement plutôt douée en ce qui concerne énigme et analyse, mais la clé de cette météorite m'est demeurée introuvable. Puis-je vous renvoyer la question?

-Je médite. Ou devrais-je plutôt employer l'imparfait, puisque votre... arrivée m'a occupée depuis? Je suis généralement plutôt douée en ce qui concerne énigme et analyse, mais la clé de cette météorite m'est demeurée introuvable. Puis-je vous renvoyer la question?

Il décida de mentir a moitié pour répondre, car sachant pas son camp, fallait rien dévoiler de trop.

-Je rentrais chez moi après un long voyage. Et le cratère est sur mon chemin de retour. Un beau paysage chaotique, étrange et envoutant. Comme a chaque fois.

Puis il décida d'essayer d'éclairer sa lanterne avec ses peu de connaissances sur le phénomène.

-Pour la météorite... Elle est arrivée peu après que l'ancien empreur aille décider de faire des expérimentations pour contrôler la puissante magie qu'avait Hyrius. Mais après son atterrissage, la magie a presque disparut. Elle reste en très faible quantitée, dans des personnes ou dans des objets très rare. La météorite a dû changé quelque chose dans l'essence même de la magie qui était nôtre. Elle a dû en charger la plus grande partie de faire un puissant portail pour des personnes précises. Quels personnes? Pourquoi ses personnes justement? Je l'ignore. Mais déjà, vous devez avoir une meilleure idée du fameux mystère.

Il sourit faiblement. Tout les personnes importés avaient un point commun ensemble: ils avaient de la magie. Plusieurs formes de magie différentes certes. Mais de la magie quand même. Et ce Chaos... Il était magique non? Cela voulait dire qu'il viendrait? Un frisson le parcourut en entier en ce rapellant du discours qu'il avait entendu dire Makenshi et regarda le cratère pour se changer les idées. Ou du moins, essayer.

-Je rentrais chez moi après un long voyage. Et le cratère est sur mon chemin de retour. Un beau paysage chaotique, étrange et envoutant. Comme a chaque fois.

Hmm. Drôle d'excuse en vérité, sachant qu'il lui avait justement fait remarquer le danger que recelait l'endroit. Mais bon, s'il préférait se taire, c'étaient bien ses affaires.

-Pour ce qui est du paysage, je ne peux que vous donner raison. Dommage que son côté... chaotique, justement, attire des personnes aux habitudes plus illogiques les unes que les autres. Les... cachotiers, par exemple.

Référence à moitié voilée au personnage qui lui faisait face. Peu prudent de sa part, certes, mais le premier imbécile venu aurait deviné que ce Jordan avait des choses à cacher. Et elle n'était pas membre de cette catégorie.

Force lui était de constater que son interlocuteur non plus. Ses commentaires sur l'énorme rocher qui était tombé tout près lui donnaient à réfléchir. Elle savait qu'il y avait un lien avec la magie, mais celui avec Hyrius était inattendu.

-Un point de moins pour cette bande de barbares civilisés, mâcha-t-elle entre ses dents.

Et puis difficile d'avaler qu'elle était atterrie ici à cause de la volonté d'un vulgaire caillou intersidéral.

-Pour ce qui est du paysage, je ne peux que vous donner raison. Dommage que son côté... chaotique, justement, attire des personnes aux habitudes plus illogiques les unes que les autres. Les... cachotiers, par exemple.
-La plupart des gens ont quelque chose a cacher. Alors ont est tous ou presque cachotiers dans ce sens du terme.

TILT!! Mais il la connaissait cette fille! Il se tappa le front de sa main pour prouver sa stupidité. Stupide, stupide, stupide! Qu'il était idiot pour l'avoir reconnut dès qu'il l'avait vue.

-Tifa Lockhart... Il me semblait bien que vous m'étiez familier! Une agente de terrain pour Utopia... Bon sang, si j'arrive même pas a reconnaître les personnes qui sont a mon service, je me demande bien quel genre de chef je fais!

Il secoua la tête avant de lui rendre un sourire désolé.

-Avoir remarqué plus tôt, j'aurais évité ce combat. Désoler. A l'avenir, faudra que je fasse plus attention.

Jordan se frappa le front du plat de la main et Tifa fronça les sourcils. Il venait de faire un lien qui lui échappait complètement. Ce n'est que la phrase suivante qui lui fit comprendre et grimacer :

-Tifa Lockhart... Il me semblait bien que vous m'étiez familier! Une agente de terrain pour Utopia... Bon sang, si j'arrive même pas a reconnaître les personnes qui sont a mon service, je me demande bien quel genre de chef je fais!

Aîe, la gaffe. Elle venait d'attaquer son propre supérieur. Tout pour donner bonne impression.

Et voilà que c'était lui qui s'excusait! L'idiote qu'elle avait pu être!

-Ne... Ne vous excusez pas. (Elle se mettait à bafouiller maintenant. Pathétique.) Je... J'aurais dû vous reconnaître avant, vous avez autre chose à faire et moi je ne sais même plus de qui je prends mes ordres et... et... et... et ça ne se reproduira plus.

Elle sentit ses joues produire de la chaleur. C'était bien le moment d'être sentimentale. elle était loin d'améliorer son cas.

-Ne... Ne vous excusez pas. Je... J'aurais dû vous reconnaître avant, vous avez autre chose à faire et moi je ne sais même plus de qui je prends mes ordres et... et... et... et ça ne se reproduira plus.

Tien, elle rougissait. Et lui se sentait terriblement maladroit. On aurait presque un couple. Mais ce n'était pas le cas, une chance.

-Tout les deux, ont auraient s'en rendre compte, pas juste toi Tifa. (Tien, il la tutoyait, étrange) Et l'important, personne a été blessé. Tant qu'on dit rien, cela risque pas d'arriver aux oreilles de Makenshi et les autres et... Je... Nous ne se ferons pas vraiment... rire de nous.

En fait, c'était plus lui qui se fasse rire de lui si sa arrivait a Shiroi mais bon. Les autres, il s'en foutait un peu. Il se décontracta et il semblait tout d'un coup moins, grand, imposant et joyeux. Étrange.

-Tout les deux, ont auraient s'en rendre compte, pas juste toi Tifa. Et l'important, personne a été blessé. Tant qu'on dit rien, cela risque pas d'arriver aux oreilles de Makenshi et les autres et... Je... Nous ne se ferons pas vraiment... rire de nous.

Là, il fallut bien qu'elle éclate de rire. Effectivement, la situation paraîtrait plutôt ridicule.

-Pas de danger que je répète l'affaire, ton honneur est sauf! Et puis je doute qu'ils le devinnent d'eux-même, vous ne croyez pas?

Elle tira une dague et se mit à jouer avec, faute de pouvoir s'occuper autrement les mains. Difficile de savoir s'il fallait tutoyer ses supérieurs ou les vouvoyer quand même. Un subordonné qui tutoie fait preuve d'arrogance et invite les autres à faire de même. Elle résolut de ne plus se tromper.

-Bon, je crois que j'en ai terminé ici pour aujourd'hui. Vers où allez-vous? Peut-être pourrions-nous faire un bout de chemin?

-Bon, je crois que j'en ai terminé ici pour aujourd'hui. Vers où allez-vous? Peut-être pourrions-nous faire un bout de chemin?
-Je m'en aillais pour aller au port. Afin de pouvoir aller sur le Nilfheim. J'ai quelques petites choses a voir là bas. Mais si vous voulez faire un bout de chemin, pourquoi pas?

Il avait reprit le vouvoiment, voyant que Tifa le tutoyais pas. Bah, il trouvait juste cela plus difficile a vouvoyer mais il travaillait la dessus. Jordan observa longuement une dernière fois le cratère avant de commencer a marcher en direction du port le plus proche.

-Je m'en aillais pour aller au port. Afin de pouvoir aller sur le Nilfheim. J'ai quelques petites choses a voir là bas. Mais si vous voulez faire un bout de chemin, pourquoi pas?

Tifa sourit. Jordan lui était sympathique. Au moins, il n'était pas de la majorité plus fonceuse et brutale qui constituaient le trois quart de ses rencontres.

La marche était plutôt lente. Quoiqu'il aille faire au port, Jordan n'était pas des plus pressés. Elle continuait à jouer avec sa dague. la lançant maintenant en l'air pour la rattraper avec nonchalance. Le silence persistait, calme et lourd. Elle lançait ses tracas en l'air et ils lui retombaient dessus. "La gravité", dirait-on. Elle trouvait plutôt qu'il s'agissait d'une métaphore sur l'identité et les souvenirs : quoiqu'on y fasse, toujours cela nous retombait dessus.

Elle faillit échapper un petit rire. Voilà qu'elle philosophait, maintenant, et comme un pied, de surcroît. Pas que les pieds puissent philosopher, ni qu'ils soient particulièrement incompétents non plus. Règle générale, c'était plutôt la tête qui leur donnait du mal.

Elle observa son reflet dans la dague, perplexe. Elle était probablement fatiguée pour perdre son temps ainsi à laisser les absurdités se succéder comme ça. Si elle disait quelque chose, peut-être que les choses se replaceraient. Elle sortit donc le classique et puéril :

-Belle journée, ne trouves-tu pas?, plutôt à elle-même qu'à Jordan dont elle percevait indistinctement la présence à côté.

(HJ: Désolée pour le manque d'inspiration flagrant...^^)

-Belle journée, ne trouves-tu pas?
-Ouais... Tant qu'il pleut pas, du moins. Ce qui ne saurait tarder.

A peine avait-il fini cette phrase que le ciel s'assombrissait.

-Quand on parle du loup! Dépéchons nous avant de finir tremper par la pluie qui s'annonce!

Il accéléra le pas pour commencer a courir, sachant parfaitement où aller. Pas loin de là, une forêt gigantesque se tenait là. Et par le fait même, la maison de Jordan. Du moins... si l'endroit qui appelait maison en était une. Il courut sous les arbres qui commencaient a trembler sous le vent annoncant une orage. Jordan savait pas si elle l'avait suivit, il s'en ferait plus tard. Une genre de hutte l'attendait le long d'une grosse pierre.

Il rentra a l'intérieur et avanca un peu. La pièce était plutôt grande comparé a ce qu'on croyait par l'extérieur. Le salon avait trois fauteuils longs plus ou moins confortable. Et un gros tapis auquel était affalé dessus un husky.

-Ici Victoria!

Le husky, ou plutôt la husky, le dirigea joyeusement vers Jordan. Elle semblait contente de le voir et lui pilla sur le pied. Ce qui le fit rire. Le son de la pluie commenca a se faire entendre en même temps qu'elle tomba. Il se décida de se retourner, pour voir si Tifa y était ou non. Car elle semblait n'avoir rien dit.

-Quand on parle du loup! Dépéchons-nous avant de finir trempés par la pluie qui s'annonce!

Tifa haussa les sourcils. La pluie ne l'ennuyait pas. Le froid qui l'accompagnait généralement était cependant un peu moins agréable.

Elle suivit donc Jordan qui bifurquait. Elle remarqua qu'il accélérait. À en juger par l'assurance qu'il démontrait en slalomant à travers les arbres qui se faisaient nombreux, il semblait connaître l'endroit. Elle accéléra donc aussi, tout en utilisant parfois les arbres comme outils pour garder le rythme, en compensant son ignorance de l'endroit par de l'agilité et de la souplesse.

"L'abri" dont parlait Jordan ressemblait plutôt à une maisonnette. La question concernant son propriétaire fut résolue sitôt qu'elle entendit de l'intérieur :

-Ici, Victoria!

Le rire qui suivit fut vite couvert par la pluie qui tombait dru. Ses longs cheveux aile de corbeau lui collaient déjà à la figure alors qu'elle atteignait le couvert du toit. Elle les égoutta rapidement avant de jeter un regard interrogateur à la maison.

L'intérieur avait un air dépareillé et un côté chaleureux du fait de ce qu'il était évident que quelqu'un y habitait. Les sièges étaient disosés un peu au hasard autour d'un tapis usé. On voyait que plus de soin avait été mis dans le sens pratique que dans le souci d'esthétisme. S'il était vrai que chaque maison représente l'âme qui y habite, on pouvait conclure que Jordan était quelqu'un de solitaire tout en apréciant une certaine compagnie et qui allait droit au but, une nature modeste qu'il ne fallait pas contrarier.

Sans vraiment passer le seuil, elle déclara :

-Jolie maison! Qui l'a construite?