Petite ville, beaucoup de bruit [pv: Yahely]

Sylviana, une petite ville qui ne demande rien à personne, reculée au fin fond des bois. Peu de gens y allaient, encore en moins en venaient. Une petite communauté, si petite qu'elle méritait à peine le nom de ville. Jusqu'à maintenant, les forces en présences ne s'en étaient même pas souciées, la trouvant trop insignifiantes pour la prendre un compte dans leur conflit. Jusqu'à maintenant... Aujourd'hui la donne avait changer.

En effet, aujourd'hui, un événement important s'y déroulait. Enfin, ce qui était important pour une telle ville était banal pour les autres.

Un détachement de l'armée de l'Empire avait choisi cette ville pour s'y ravitailler. Le faible risque d'attaque à cet endroit avait grandement jouer dans ce choix. Néanmoins, il y avait eu des fuites et la rumeur avait couru. Et tout le monde qu'elle la rumeur est championne au sprint.

L'information n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd et avait atteint les oreilles de Makenshi. Il avait entendu dire qu'une personne importante accompagnerait ce détachement. Il espérait justement pouvoir rencontrer cette personne. Peut-être serait-ce l'individu qui accompagnait l'impératrice lors de leur rencontre dans le métro. Il aurait beaucoup aimé pouvoir juger de ses capacités.

Le jour était venu et le détachement avait même passé la nuit dans la ville. Tout était calme, la ville était aussi ennuyeuse que prévu. Vint alors le moment de partir. Si ce n'est la désordre habituel quand il s'agit de se mettre en rang, ils purent se mettre en route assez vite, les hommes ayant hâte de quitter une ville où il y avait si peu de bar. Les filles étaient plus naïves qu'ailleurs mais leur faible nombre aurait vite produit des jalousies et, d'un commun accord, ils avaient été décidé que les soldats ne dormiraient pas dans les bras d'une belle blonde cette nuit-là. On peut donc comprendre l'entrain qu'ils mirent quand il s'agit de partir vers une autre destination.

Cependant, la tête du convoi atteignait tout juste l'ombre des premiers arbres que des bruits s'élevèrent de l'arrière garde. Un individu suspect venait d'être signalé et on murmurait même qu'il venait de s'évanouir devant leurs yeux. Tous, ou du moins la plupart d'entre eux, se retournèrent. Grossière erreur.

L'individu en question se tenait devant eux, ses pieds frolant le sol. L'homme dissimulait son visage déjà couvert en partie par un masque métallique. Tout à coup, il leva la main et la passa devant son visage. Le masque s'ouvrit en deux et disparut dans sa chevelure révélant ses traits indifférents. Son épée se plaça au dessus de lui en sifflant. C'est ce bruit qui révéla sa position aux soldats retournés qui furent surpris de trouver devant eux celui qu'ils croyaient derrière. Certains tentèrent de réagir mais il était déjà trop tard. Sa main s'était portée à sa ceinture et un des flacons qu'il y portait s'éleva dans le ciel. Sa lame le coupa en deux d'un coup net, libérant la brume qui s'y trouvait. Au même moment, il prononçait ses mots:

-Que l'air magique joué par la brume vous étreigne! Etude blanc argenté!

Une lumière vive éblouit les soldats qui durent se cacher les yeux pour ne pas être aveuglés. Quand ils purent les rouvrir, ils ne virent qu'un grand dragon blanc qui fonçait sur eux. Une explosion et un grand nuage de poussière plus tard, il ne restait que leurs corps inconscient sur les sols. Ceux qui étaient trop loin pour être touché, voyant ça, reculèrent de plusieurs mettre en courant, jusqu'à se trouver à une distance suffisamment rassurante. Devant Makenshi, ne se tenait plus qu'une personne.

Il faisait tard, il faisait terriblement froid. Les troupes de Yahely devait, à cette heure ci être arrivées à leur destination, Sylviana, une toute petite ville au centre d'Anastor. La jeune femme avait un mauvais pressentiment, comme si elle savait qu'il allait se passer quelque chose. Et qu'elle allait le louper. En effet, dans de petites, toutes petites villes comme celle ci, les rumeurs allaient vite. Bien trop vite. Il se pouvait d'ailleurs que tout le village soit au courant qu'un troupeau de buffle avide de sang humain allait passer la nuit dans un de leur hotel. Bref, pas joli joli l'histoire. L'Impératrice avait, de plus, laissé ses soldats seules avec un simple général. Et comme il y avait beaucoup de soldat, c'était une erreur magnifique. Voilà pourquoi, le soir où les combattants s'endormaient dans leur hotel, Yahely T'yae était assise sur un fauteuil, à se ronger les ongles. Elle venait de se rendre compte qu'elle avait fait une belle connerie. Enfin, elle, elle s'en fichait, mais ses ministres allaient réussir à l'embêter... et puis, elle avait envie de se dégourdir les jambes.

Elle soupira et disparut dans un nuage de fumée. Pour ne pas trop pomper d'énergie, elle se laissa aller doucement... Si doucement qu'elle n'arriva à Sylviana qu'à l'aube. Toutes ceux qui allaient d'une quelconque façon mourrir pour elle était là, devant elle.
Et derrière eux, il y avait Shiroi Kumo qui faisait un tour de magie.

- Tu fais chier Makenshi...

-Que l'air magique joué par la brume vous étreigne! Etude blanc argenté!

Puis pouf, plus de soldats vivants, tous morts, crevés par ce boulet d'Utopien complètement taré. Elle avait incanté au dernier moment, évitant une mort sèche. L'humaine sortit une sucette à la fraise de sa poche et enleva délicatement le papier rose. Elle porta le bonbon à sa bouche, puis regarda son ennemi. Il était content ? Il pouvait arrêter de supprimer tous ses rêves de conquêtes de l'uni... du monde ? Non mais si cela continuait, elle allait signer un pacte avec Minuit, comme ça ils l'extermineraient. Ensuite, ils se ferraient la guerre, tranquillement, sans un espèce de jésus violent avide de paix.

- Pfiouuuu... Tu peux pas te retenir ? Tu as vu ce que tu as fait à mes chiens ? Est ce que je viens dans ta base tuer tout les membres de ton organisation moi ?

Bon, ok, elle ne savait pas où était sa base. Elle ne savait même pas si celle ci existait en fait. Ouais mais il le savait pas, donc c'était bien. Qu'allait il faire à présent ? Tenter de la tuer ? C'était peine perdue, elle était complètement immortelle cette fille. En même temps, les démons ça meurt pas...

Elle sorti ses dix poignards aux lames colorées et s'amusa avec en attendant l'attaque de "Nuage Blanc". Ah, entre Kaze et Minuit, ils souffraient ses petits protégés, heureusement qu'elle s'était bien occupée d'eux de façon à c'qu'ils se défendent tout seuls contre les méchants.

Shiroi vit apparaître devant lui celle qu'il considérait comme sa pire ennemie dans son combat pour sauver Hyrius. Sa pire ennemie... Ou du moins, elle concurrençait Minuit à ce rang. Yahely... l'impérialiste d'Anastor. Il l'avait rencontrée deux fois auparavant. Il avait d'abord été la prévenir de ses objectifs à Agnostion, dans son palais. Ensuite, il l'avait rencontrée dans le train, en compagnie d'un de ses hommes de main. Les deux fois, elle lu avait laissé un fort sentiment d'antipathie, voire de haine.

Elle se proclamait impératrice et ne faisait rien pour son peuple. Elle lui rappelait le Comte. Tyran... une incarnation du Chaos. Il ne pensait qu'à se remplir l'estomac au détriment du peuple du Pays des Merveilles qu'il gouvernait de force. Lui, il l'avait vaincu, il recommencerait. Il ferrait tomber Yahely et Minuit, ensuite, il s'occuperait de Chronos.

En apparaissant, elle ne pus que constater que la destruction du détachement. Dégats collatéraux... Personne ne regretterait ces individus si ce n'est d'autres types comme eux.. Il n'était pas sentimental, ce l'a ne l'avait jamais gêné d'avoir à tuer si c'était nécessaire, surtout des gens qui se rapprochaient autant des animaux. Quand elle vit les cadavres, elle se mit à sucer une sucette, sans donner l'air de s'en préoccuper réellement. Une image qui lui correspondait parfaitement.

- Pfiouuuu... Tu peux pas te retenir ? Tu as vu ce que tu as fait à mes chiens ? Est ce que je viens dans ta base tuer tout les membres de ton organisation moi ?

Pour ça, il faudrait déjà qu'elle la trouve... Et qu'elle rentre. Sa magie empêcherait quiconque d'entrer si ses intentions n'étaient pas bonne. La seule façon d'y entrer serait de... Non, à y réfléchir, elle en était incapable. Il avait mis du tout à construire tout ça mais il n'avait pas fait les choses à moitié.

- Je n'ai aucune pitié pour tes "chiens", Yahely T'yae, comme je n'en aurai pas pour toi. Cela fait trop longtemps que je ne me contente que t'observer, à partir d'aujourd'hui, mon organisation sera là pour t'empêcher de détruire ce monde.

Il prit son épée en main, et brandit sa lame vers elle:

- Vous vous amusez à vous faire la guerre avec vos empires aux détriments de vos peuples. Il est tant d'en finir avec vos petits jeux meurtriers.

Vif comme l'éclair, il lança son épée vers elle de toute la force de son pouvoir.

- Je n'ai aucune pitié pour tes "chiens", Yahely T'yae, comme je n'en aurai pas pour toi. Cela fait trop longtemps que je ne me contente que t'observer, à partir d'aujourd'hui, mon organisation sera là pour t'empêcher de détruire ce monde.

Décidément, ce Shiroi Kumo n'avait pas une once d'humour. Comme tout les gouverneurs, il était complètement omnubilé (je sais pas si c'est l'bon mot mais j'm'en fout) par son devoir... Quel devoir ? Faire tomber Minuit et Yahely ? Et après, qui prendrait la tête d'Hiryus ? Un de ces ridicules petits rois (ou présidents) du continent peut être... Si ils avaient le cran de se faire respecter par tout un peuple meurtri. Yahely avait cravaché pour avoir ce poste, elle était une femme, la seule souveraine. Et lui, parce qu'il décidait qu'elle était méchante, il voulait lui reprendre sa couronne. Qu'il aille crever en enfer.

L'ennemi de la jeune femme l'épée qu'il avait précédemment utilisée pour tuer les soldats et la pointa sur elle. Sans broncher, elle sourit, un peu d'action ne lui ferai pas de mal. Qu'il l'attaque, et il verrait.

- Vous vous amusez à vous faire la guerre avec vos empires aux détriments de vos peuples. Il est tant d'en finir avec vos petits jeux meurtriers.

Comme c'était mignon. Il se prenait vraiment pour un super-héro capable de bouleverser toute la hiérarchie du grand empire d'Anastor. Vraiment ridicule. Elle cracha parterre, dégoutée d'un tel culot.
Lui lança son épée vers elle. L'ancienne tueuse ne chercha pas loin : elle esquiva en disparaissant. Rapidement, elle réapparut au même endroit, et dans la même position.

- On ne s'amuse pas. Et je ne fait la guerre à personne, c'est toi qui vient foutre la merde. Pareil pour Minuit qui vient conquérir mon empire alors que je ne lui ais rien demandé. Fait attention, et tu verras que tu n'as pas d'arguments corrects.

Elle avait été magnifiquement polie. Elle ne lui avait pas dit qu'elle avait affreusement envie de le tuer, de le couper en petit morceau et de le donner à ses soldats en guise de repas... Mélangé avec des morceaux de boeuf dans un ragout. Elle se lécha les babines intérieurement, s'imaginant entrain de se délecter du plat certainement délicieux.

Assez pensé, il était temps de passer à l'action. Trois de ses poignards vinrent voler près de ses paumes. Une lame verte, un blanche, une rouge (en homage à mon pays chéri x)) se mirent à briller sous la lumière des aurores. L'effet scénique avait son importance, of course. La reine incanta doucement, et ils s'élançèrent comme demandé en direction de Makenshi. Il ne les briserait pas, c'était impossible : ils étaient inondés de sortilèges surpuissants pour éviter que la bétise qu'avait faite Kaze (même si ce n'était que sur un couteau suppléant) ne se reproduise.

L'épée fila à toute vitesse vers sa cible en faisant siffler l'air. Cependant, malgré la force qu'il avait mis dans son coup, l'impératrice réagit avant de rencontrer le métal meurtrier des lames rétractiles de son arme. Ses lames qui pouvaient couper n'importe quelle matière grâce à son pouvoir... Elles ne rencontrèrent que le vide laissé par l'impératrice et continuèrent vers leur trajectoire, ne s'arrêtant qu'à quelques centimètres du sol. Là, elles se stabilisèrent et Maken revint à son point de départ, la main de Makenshi.

Quand à Yahely, la jeune impératrice était réapparue à sa position initiale en un instant. Shiroi avait été un peu déçu de voir que ce n'était pas Konori qui était là mais finalement, il trouvait les pouvoirs de son ennemie assez intéressants. Il allait pouvoir s'amuser finalement. Il avait rarement combattus des magiciens. Des dragons, des guerriers, des démons, oui. Un flash-back passa devant ses yeux. Madoushi, son frère, le combat le plus dur de sa vie...

La moindre chose qu'on pouvait dire, c'était que Kumo avait affronté beaucoup d'adversaires dans sa vie, et il en affronterait encore beaucoup d'autres. Ce contraste avec son caractère pacifique pouvait sembler étrange à ceux qui ne le connaissait pas, mais les deux s'harmonisaient en lui comme le principe fondamental de toute chose, le Ying et le Yang, les ténèbres et la lumière, qu'on lui avait enseigné dans le temple où il avait été élevé.

- On ne s'amuse pas. Et je ne fait la guerre à personne, c'est toi qui vient foutre la merde. Pareil pour Minuit qui vient conquérir mon empire alors que je ne lui ais rien demandé. Fait attention, et tu verras que tu n'as pas d'arguments corrects.

Pour Minuit, il devait le reconnaitre, ce n'était pas sa faute si cette guerre avait commencé mais bel et bien celle du roi de Niflheim et de sa folie. Il avait pu juger de son état mental lors de leur rencontre et un tel homme ne mènerait un pays qu'à la destruction, entrainant dans sa chute tout ce qui est à sa portée.

Cependant, il avait aussi des choses à reprocher à Yahely. Elle n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler un souverain juste et, elle aussi, avait causer beaucoup de ravages dans son pays et principalement chez son peuple. Ne serait-ce que le simple passage de ces soldats dans cette ville avait causé de nombreux accidents qui ne donneraient lieux à aucune suite, au détriment des victimes.

Non, elle avait tort, les arguments de sa cause étaient plus que corrects, il étaient justes. Et rien de ce qu'elle ne pourrait jamais dire ne ferait changer d'avis Makenshi quand à la cause qu'il défendait. Lui et le sien avaient plus d'une raison de se dresser sur le chemin de l'impératrice.

Bientôt, trois lames volèrent vers lui pour le transpercer de leur pointe. La lumière qui se reflétait sur le métal donnait l'impression de trois étoiles colorées prêtes à s'écraser sur lui. Ce petit tour lui rappelait son propre pouvoir mais l'essence en était différend. Elle incantait pour utiliser sa magie alors que la sienne était plus... naturelle, ancrée en lui depuis toujours. Elle faisait partie de lui.

Pour parer ses attaques, il les faucha de sa lame. Il fut assez stupéfait de voir que ses lames ne pouvaient pas les briser. Il avait quelque peu sous-estimer le pouvoir de la jeune femme. Il avait rarement trouver quelque chose capable de lui résister. Malgré cela, il les repoussa suffisamment pour qu'ils passent à distances suffisantes pour ne pas le blesser.

- Mes arguments, Yahely T'yae? Et quelles sont les tiens pour ce que tu fais subir au peuple d'Anastor? Les trouves-tu plus correct que mon désir de rétablir la paix sur ce monde?

Il se rapprocha doucement de la jeune femme, ne se tenant plus qu'à quelques mètres d'elle. Il la regarda dans les yeux avant de dire, de son ton neutre habituel:

- Je n'ai aucune leçon à recevoir de vous.

Tenant, toujours Maken en main, il fonça sur elle, lame brandie, prêt à la découper en deux où plutôt, la transpercer de part en part. Elle n'avait que très peu bougé depuis le début de leur confrontation, mais pour éviter son attaque de front, elle n'aurait pas d'autre choix que de bouger cette fois-ci.

- Mes arguments, Yahely T'yae ? Et quels sont les tiens pour ce que tu fais subir au peuple d'Anastor ? Les trouves-tu plus corrects que mon désir de rétablir la paix sur ce monde ?

Yahely baissa la tête et expira lentement. Bien, tant pis. Elle n’avait pas plus que ça envie de passer son temps à se disputer pour des choses aussi anodines. De toute façon, il avait raison, et elle le savait : elle semait le mal sur son passage, sans aucune excuse valable. Alors oui, s’il voulait, il pouvait tenter de faire cesser le chaos de ce monde, mais ça ne l’avancerait à rien. Peut être aurait il eu une chance s’il n’avait eu qu’un adversaire, mais ses ennemis étaient trop nombreux. Ce qui intéressait la jeune femme, c’était d’embêter les gens. Qu’il le veule ou non, c’était sans importance. Elle n’aimait pas les leçons de morale. Tiens, lui non plus. Ils avaient au moins ça en commun. Un jour, si cette envie la prenait, elle laisserait tomber l’empire. Et les autres souverains se débrouilleraient. Elle opérerait en douceur, faisant souffrir plus discrètement chaque habitant de ce monde ridicule.

Sans hésiter, elle fit un pas sur le côté. Frôlant la puissante lame. Heureusement qu’il n’avait pas déjà l’épée en main. Sinon, elle ne se serait pas attendue à cette attaque. Elle ne pouvait pas risquer le corps à corps : ses dix dagues étaient tout d’abord des couteaux de lancer. Elle craignait ne pas tenir face à un homme habitué. Du moins avec ses couteaux. Malheureusement, elle n’avait rien pris d’autre comme arme, chose pour le moins gênante. Tant pis, elle n’aurait qu’à s’écarter. S’appuyant sur le rocher où elle était installée auparavant, elle s’éloigna de son adversaire en sautant. Une fois éloignée, elle grinça des dents, dégoûtée. Comment avait elle put négliger ce point là ? La tueuse pouvait s’en vouloir. Grognant toujours, elle s’épousseta les manches. Pas question de perdre pour une idiotie pareille.

- Kumo, vous savez bien que je n’ai PAS d’arguments. La différence, c’est que moi je n’accuse personne d’être plus méchant, plus cruel que moi. Les gens mauvais savent qui ils sont. Vous, non-seulement vous êtes un assassin, mais en plus vous vous plaisez à dire que les autres le sont plus que vous. Je vous signale que vous venez de tuer une armée de soldats enrôlés de force sans un soupçon de culpabilité.

Elle s’interrompit un instant, réfléchissant à la suite de son propos diplomatique.

- Je ne vous reproche pas d’être un criminel. Non, je vous reproche juste de trancher la tête de personnes innocentes ou pas pour rétablir « la paix ».

Je connaissais des gens qui aimaient la paix. Eux, ils essayaient au contraire de faire cesser les affrontements, au lieu de les encourager.

Ce dernier point était un magnifique mensonge. Elle ne connaissait personne de ce type, par contre, elle avait vu et lu beaucoup d’histoires ou de films de ce type. C’était bien plus intéressant la culture que les réunions ennuyeuses. Finalement, elle en vint à se dire que tout ça n’était que balivernes. La paix totale, ça n’existe pas, ça n’avait jamais existé, et ça n’existerait jamais. Il rêvait. Non, en fait, il était aussi fou que Minuit et elle. Y avait que Eiluna pour rester un minimum normale, et encore… Non, en fait, tout le monde était taré. C’était magnifique !

Souriant comme un bébé en train de jouer, elle sortit le premier couteau, le noir. Elle le fit tourner entre ses doigts, prenant garde à ne pas se couper avec la lame. Soudain, elle psalmodia une formule antique en fermant les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, le poignard était enveloppé d’une fumée pourpre. Elle leva le bras, puis le rabaissa, paume ouverte. Le canif fonça vers Shiroi, menaçant de s’enfoncer entre ses deux yeux.