Découverte et souvenir (libre)

Makenshi pénétra dans la bouche du métro. Il voyait devant lui les longues chenilles de fer aller et venir le long des quais et décharger leurs passagers au gré des horaires affichés le long des bancs qui longeaient les murs. Il se dirigea vers le siège le plus à l'écart des autres passagers et attendit que son train vienne.

Il repensa au conseil de Kaze, oui, ce ne serait pas une mauvaise idée de créer un groupe pour lutter contre le Chaos qui menaçait manifestement ce monde. Le seul problème était qu'il ne savait pas ou trouver des volontaires et, il faut le reconnaitre, il n'avait pas l'habitude d'accoster les gens. Il repensa à Aura...

Devant lui, venait de s'arrêter un métro qui ouvrit ses portes. Il ne ressemblait pas à celui qu'il avait connu au Pays des Merveilles mais il espérait qu'il ne finirait pas de la même façon. En effet, la vieille machine chérie de Cid s'était faite aspirée par Oméga, force qui détruisait tout ce qu'elle touchait.

Il sortit de ses pensées et vit qu'un des passagers s'était approcher de lui. Il ne semblait pas menaçant mais Makenshi se leva, on ne sait jamais...

Le jeune Konori s'approcha de l'étrangé qui s'était levé. Signe qu'il était sur la défense. Décidément, dans quel monde vivait t'on? Pour une fois qu'il n'était pas en mission, on avait peur de lui. Ou en tout cas on s'en méfiait.

Pourtant l'inconnu ne paraissait pas être inoffensif, loin de là. Il dégageait quelque chose, comme une aura malsaine... En tout cas pour le jeune Empiriste.

-Bonjour. Savez vous quand viens un autre train pour Agnostion? J'ai besoin de me rendre à la capitale, mais j'ai raté le premier...

Instinctivement, Konori posa sa main sur la gaine de Oropher, sa fidèle lame.

Makenshi regarda de près l'homme qui se tenait devant lui. On sentait qu'il n'était pas n'importe qui et qu'il avait une certaine habitude du combat. Le geste qu'il avait esquisser en portant la main à son arme le laissait deviner. Makenshi savait cependant qu'il n'avait rien à craindre. En effet, peu de gens était capable de le vaincre au combat et la semi-obscurité qui régnait dans le tunnel était à son avantage, lui qui était habitué de se battre dans la brume. Il préférait pourtant ne pas sous-estimmer l'homme qui se tenait devant lui. Il savait que ce n'était pas un vulgaire touriste. Par réflexe, la brume commença à l'entourer. Du bout de sa lame, il montra un panneau.

-Je crois qu'il y a par là-bas un panneau qui indique les horaires de chaques trains. Allant moi-même à Cassanderia pour affaire, je crains de ne pouvoir vous renseigner.

Il s'assit en espérant arriver à se calmer. Il n'était pas bon pour lui d'être autant à cran. Il finirait par s'attirer le ennuis qu'il craignait. Il espéra que son interlocuteur de quelques instants n'aie rien remarquer.

-Merci. repondit il simplement.

Il alla vers le panneau indiqué pAr l'homme étrange.

Bien entendu, tout cela n'était qu'un prétexte. Il était tombé sur Shiroi, le chef d'Utopia, et ca faisait un moment qu'il l'observait à son ainsu, grace à ses dont d'espion fort développé. L'Utopien s'était lui même trahit en s'entourant de son aura de brume...

Il devait retrouver Yahely.

Cependant il ne partit pas. Il se contenta de regarder le panneau tout en jetant un coup dôeil furtif à son potentiel ennemi. Puis, il alla longer les quais, en regardant les personnes passant, tout en gardant un oeil sur Shiroi.

Il ne devait pas s'échapper.

Attendant toujours son train, Shiroi était cependant interloqué par le comportement du jeune homme qui lui avait demandé l'horaire d'Agnostion. En effet, il sentait que celui-ci l'observait. Pas un seul moment, il ne l'avait quitté des yeux. Il se dit que ce n'était pas si anormal. Habillé comme il l'était, tout le monde était intrigué et se retournait sur son passage. Il n'y prêta pas plus d'attention, se dis que, si ils devaient vraiment venir, les ennuis viendraient quand ils le devraient et pas avant.

Coupant net le fil de ses pensées une voix féminine amplifiée par les hauts-parleurs suspendus dans tout les coins de la salle annonça d'une façon chaleureuse:

-Le train à départ de Cassanderia va entrer en gare.

Il se leva et, d'un pas lent, s'approcha du quai. Il s'arrêta à quelques mètre des rails, juste à côté de Konori. Il ne lui accorda pourtant pas un regard. Et, bientôt, les wagons du métro étaient alignés devant lui. Une porte s'ouvrit et une vingtaine de passager en sortit. Il dû se faufiler pour entrer si bien qu'il ne savait pas qui était rentré ou rester à quai parmi les autres personnes qui attendaient leur train à la gare.

Lentement, les roues se mirent en marche, accélérant lentement et inexorablement et l'emportant loin de cette sinistre salle d'attente hantée par les voyageurs comme un manoir le serait par ses fantômes.

Il pénétra dans un wagon vide et s'assit dos à la porte en regardant les ténèbres du tunnel qui défilaient par la fenêtre.

-Le train à départ de Cassanderia va entrer en gare.

Yahely aimait beaucoup faire des choses pour lesquelles elle allait se faire réprimander ensuite. Donc le jour, où, a Anastor, elle avait croisé Konori et Makenshi dans le métro (tout à fait par hasard), elle n'avait put résister, et c'était mise à les observer. Vêtue d'une robe bleue bien normale et d'un chapeau, lui aussi courant, elle passait parfaitement inaperçue (sauf si le fait qu'elle ait coloré ses cheveux en blond y soit aussi pour quelque chose). A présent, l'Utopien et Konori allait se séparer... sauf si le bras droit impérial avait prévu quelque chose. Même si elle se doutait qu'il l'avait fait, elle le poussa dans le train vivement (un peu pour l'embêter aussi ?) et, de ce fait, en plain sur le chef ennemi. Maintenant qu'elle avait bien rit, elle se ressaisit et redevint raisonnable.

- Oups, pardon, j'ai glissé, expliqua-t-elle innocemment.

Et, ne laissant le temps a aucuns des deux hommes le temps de la détailler plus longtemps (et de la reconnaitre, de ce fait), elle disparu dans le wagon suivant. Ce dernier était vide, elle releva ses cheveux en un chignon et sortit un paquet de bonbons, puis commença a grignoter. La jeune femme pensa qu'elle avait fait une belle bourde, il était facile de la reconnaitre, blonde ou pas. Elle avait des manières propres à elle, et les deux du wagon d'a coté savait parfaitement que la croiser en ville (ou ailleurs) était plutôt simple.

*Eh ben, je me suis bien bourrée là, esperons qu'ils soient fatigués tout les deux...*

Le jeune Bras Droit sentit une brusque secousse dans son dos, et un violent coup le fit basculer vers l'avant. Il tomba droit sur l'Utopien, mais il dégagea une infime poussée de vent qui lui permit de ne pas heurter ce dernier. Le rayon venteux le fit s'arrêter à deux doigts du visage de sa cible. Leurs yeux s'entrecroisèrent, et une sourde vague de chaleur emplit Konori, faisant luire ses yeux d'un reflet malsain. Mais il se reprit vite.

"S'aurait été si facile...." se dit-il en se remettant debout, accroché a une des barres métalliques qui parsemait le bus de part et d'autres(euh... ca se dit?).

-Excusez-moi, l'ami... J'ai été bousculé. Veuillez accepter mes plates excuses pour ce malentendu... bredouilla t'il en sentant le rouge de la confusion lui monter a la racine des cheveux.

Il se retourna pour essayer de distinguer celui ou celle qui lui avait fait commettre cet acte irresponsable. Cette voix...

Il secoua la tête. Ca ne pouvait être ce qu'il pensait. Et pourtant... Non, cette personne avait les cheveux blonds...

A présent, ce qu'il savait, c'est que l'Utopien ne pouvait qu'avoir des doutes sur lui. Mais il n'en avait plus rien a faire maintenant.
Un soupçon de sourire naquit aux coins de ses lèvres.

Il devait retrouvé cette étrange personne, pour en avoir le coeur net. De plus, ce train ne le conduisait pas vers la capitale Empirienne... Alors qu'il s'éloignait, il jeta un regard à la dérobée vers Shiroi Kumo, Meneur d'Utopia. Il n'avait pas l'air d'avoir remarqué quoique ce soit.

Une partie de sa mission venait d'être accomplie.

Alors que l'Utopien venait de se pencher pour voir qui entrait dans le wagon, il n'eut pas le temps d'esquiver le jeune impérial qui lui tomba dessus littéralement mais s'arrêta à quelques secondes de lui à l'aide de la magie. Il avait de la chance. Un peu plus et ses réflexes se seraient activés et sa lame l'aurait cueilli malgré lui. Si près l'un de l'autre, leur regards se croisèrent et il crut décelé une lueur malsaine dans le regard de Konori, ce qui piqua sa curiosité. Qui était donc le jeune homme? Il ne savait rien de lui. Pourtant...

Alors que le garçon se rattrapait comme il pouvait, Makenshi vit derrière lui une jeune personne à la chevelure blonde. Visiblement, c'était sa maladresse qui avait causé la chute. Accident prémédité? Il n'aurait su dire. Elle bafouilla de brèves excuses puis s'échappa avant qu'il n'aient pu la détailler. Il lui semblait pourtant qu'une part de lui l'avait reconnue.

Malheureusement, avant qu'il puissent la suivre, Konori s'était placé dans l'ouverture et s'excusait à son tour:

-Excusez-moi, l'ami... J'ai été bousculé. Veuillez accepter mes plates excuses pour ce malentendu...

Il se retourna et partit à la suite de la jeune femme le laissant seul avec ses doutes. En partant, il jeta un dernier coup d'œil vers lui qui renforça ses doutes. Que veniat faire le jeune homme dans ce wagon? Ce train n'était pas le sien. Un aura étrange planait sur lui. Une aura qu'il n'avait pu détecter avant de monter ici. C'était l'utilisation de la magie qui lui avait permis de la capter.

Il laissa la sienne s'exprimer et se rendit compte qu'il n'était plus comme avant... Sa poche! Il l'ouvrit et découvrit un papier qui n'y était pas: La liste des membres d'Utopia et un message de remerciement de l'impératrice.

-Comment a-t-elle bien pu tomber là-dessus? Ces documents ne sont pas sensés sortir de la base!

Il se leva et partit à la poursuite du jeune homme qui filait déjà à travers les wagons. Les autres passagers ne manquaient pas d'être interloqué par cette étrange poursuite. Pour sûr, une jeune fille blonde suivi d'un garçon aux cheveux rouges et d'un homme entièrement vêtu de blanc! Et cette brume qui les suivaient...

Lorsque Shiroi Kumo et Konori pénétrèrent dans son wagon, Yahely fit un mouvement d'excuse, comme une petite fille docile, charmante. Ses yeux à présent bleus brillaient d'une lueur joyeuse. Elle désigna aux deux hommes les deux sièges, en face du sien, lequel elle avait pris plus tôt. Laissant son regard d'ange vaquer sur tout le wagon, comme si elle cherchait ses mots, mais surtout pour cacher un peu son visage par ses cheveux blonds, tombants devant, mais d'un effet naturel très réussi. Elle planta finalement son regard sur ses pieds et dit d'une voix douce et chaleureuse de nouvelles excuses semblants sincères :

- Veuillez tout deux m'excuser de ma maladresse insensée et idiote. J'aurait sans doutes mieux fait d'accepter mon retard et d'attendre le prochain métro. J'espère franchement ne vous avoir causé aucuns tords, au pire, je vous rembourserai votre billet avec joie. Et, encore une fois, mes plus plates excuses.

La souveraine désirait par dessus tout faire chier le monde. Et quand ses interlocuteurs la reconnaitraient, elle se ferait un malin plaisir a embêter tout le monde, en s'enfuyant ou en déclanchant une bagarre dans le métro. Juste un jeu de plus dans sa journée impérialement ennuyeuse. Reportant son attention sur la conversation qu'elle venait de commencer, elle continua, tout en continuant à mater ses godasses :

- Je me présente, je suis une citadine d'ici.

En réalité, elle n'avait qu'une envie, la monarque, c'etait d'être reconnue désormais et de jouer un peu. Et c'était bien pour ça qu'elle s'appliquait à jouer comme un pied un rôle d'angélique adulescente..

pourri mais bon, j'ai une flemme importante là xP

Une poignée de secondes plus tôt, le jeune Impérialiste avait sentit la présence de Shiroi dans son dos.

''Je suis decouvert..''

Cette nouvelle ne le surprenait pas trop. En fait, elle faisait naitre en lui une vague d'exitation accompagnée d'une bouffée d'adrénaline. Tant mieux. Il aurait trouvé cela ennuyant si tout le monde serait rentré chez soit sans rien dire.. Alors qu'il pratiquait le slalom entre les badaux du metro nombreux en apercevant le son des pas du Chef Utopien, porté par la brise confinée dans l'espace restreint du transport, il arriva devant la mystérieuse femme qui l'avait propulsée. Bien qu'elle fixait ses pieds, Konori ne pouvait s'y tromper. De plus, ce genre de gaminerie ne pouvaient être osée que par celle qu'il aimait.

Voyant l'Utopien s'arrêter juste derrière lui en détaillant la Reine, sourcils froncés, il décida de ne pas aborder Sa Maitresse. Il s'effaça et laissa Shiroi Kumo s'avancer.

Shiroi au centre du wagon ou ils n'étaient qu'eux trois, il referma la porte qui cogna une première fois contre la cloison avant de s'emboiter dedans avec un bruit de sussion. Konori s'adossa contre l'embrasure de la porte, un visage grave peint sur ses traits, comme s'il envisageait de gronder l'adolescente. Mais il n'en fit rien. Il resta silencieux, ses yeux blancs a demi-clos.

Dans son esprit, il eclata d'un sourire radieux. Il venait de le mettre sans le vouloir, deux personnes de hautes fonctions en relation.

Et Konori se demanda comment Yahely allait s'en sortir.

A peine Shiroi eut-il passé la porte que celle-ci se referma derrière lui. Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui se tenait derrière lui. Cependant, le jeune homme n'était pas premier dans la liste de ses priorités. La mystérieuse blonde était beaucoup plus intéressante. Il aurait le temps de s'occuper de l'autre plus tard. Néanmoins, maintenant qu'il avait l'occasion de regarder la jeune femme dans les yeux, elle n'était plus si intrigante.

Nuage Blanc s'assit sur le siège qui faisait face à celui de l'impératrice.

- Ainsi, vous aussi, vous-êtes ici? Je dirais bien: "Quel hasard!" mais je me doute bien que ce n'en est pas un.

Toujours sans se retourner, il indiqua Konori du doigt.

- Et je suppose quel cet individu est là sous vos ordres? Je vous manquasi donc tant que ça pour que vous ressentiez le beson de me suivre?

Pas poli, on ne montre pas les gens du doigt, pensa Yahely. Elle ne laissa pas beaucoup de temps à Konori pour riposter et lui désigna le siège, à coté de son ennemi. Elle vérifia automatiquement si ses couteaux chéris étaient bien présent dans sa poche et se redressa sur son siège, prenant une position plus agréable. Seulement ensuite, elle daigna ouvrir la bouche pour avancer ce qu'elle pensait (bien entendu après mûres et maintes refléxions rapides qu'elle faisait automatiquement). D'une voix simple mais claire, elle répondit sèchement :

- En fait, vous vous trompez, je vous ait croisés tous les deux par hasard dans le métro, ou plutôt sur le quai du métro, prenant l'air du dehors, même si cela peu paraître étonnant. Par la suite, cet "individu", comme vous dites, obéit bien à l'Empire d'Hyrius, mais il est tout aussi surpris que vous de me trouver ici. Et donc, non, je n'avait pas besoin de vous voir, mais autant s'amuser quand on peut, je ne suis pas une dirigeante qui ne fout rien, sachez-le, cracha-t-elle, laissant entendre un sous-entendu presque involontaire. Maintenant, libre à vous de me croire ou pas, je ne vous laisserait pas tripoter mon esprit pour qe vous me croyez.

La souveraine leva l'avant-bras et ses longs cheveux décolorés reprirent une couleur trainant entre le rouge et le noir de jais. Elle se tourna ensuite vers son bras droit, dédaignant le chef Utopiens, et lui confirma d'un regard franc et direct qu'elle n'avait pas menti et qu'elle était là par pur hasard. Ce qui était vrai, malgré la drôle de coincïdence. Redirigeant son regard vers le bas, elle dit tranquillement, sans baisser la voix pour cacher quoi que ce soit à Kumo :

- Konori, on laissera le soin à Makenshi de trouver ton rôle au sein d'Hyrius s'il ne le connait pas déjà. Pas d'inquiétude, ce ne sera pas très difficile... Enfin, que rajouter de plus ?...

*Nous allons bientôt entrer en gare, veuillez vous préparer à descendre à l'arrêt de Cassanderia*

- Tiens, justement... Je descend, on continuera à discuter dehors si il le faut. Ta mission est terminée Konori, rajouta-t-elle avec un sourire... Au fait, bravo, vous êtes les seuls à m'avoir reconnue !

Elle se reteinta les cheveux d'une couleur claire mentalement et sortit du wagon.

Spoiler:

Jetant un regard dédaigneux vers Shiroi, il siffla entre ses dents:

-C'est ici que nous descendons, votre honneur.

Après l'affront de Yahely, Konori avait sentit une petite vague de fierté pour ce bout de femme décidément très surprenante.

Décidant de suivre son Impératrice, il sortit du Wagon, et se retourna, pour regarder Shiroi toujours assis sur le siège.

Profitant du tintamarre de la gare, des passagers descendant et montant du métro, il glissa rapidement à Yahely:

-Tu es trop impulsive... Tes jeux t'amusent, mais attention aux conséquences pouvant être désastreuses pour certain. Note que je suis content que tu m'aies poussé, il me fut facile de lui glisser ta dépêche dans la poche. Il n'a pas l'air de quelqu'un de faiblard, s'il avait été un minimum à cran, je me serais retrouvé avec une lame dans le ventre. Réfléchit donc à tes actes et à leurs suites, avant de t'"amuser".

Ce dernier mots, il l'avait dit avec un ton narquois. Cependant le reste de sa phrase était resté parfaitement neutre. De sa taille, il dominait l'Impératrice, et tout deux regardait vers la porte, attendant de voir si Shiroi Kumo descenderait.

Konori sentit une légère pulsion dans son dos. Oropher l'appelait... Pas maintenant. Il avait lui aussi besoin de faire travailler ses muscles, mais pas maintenant. Pas avec tout ces gens.

Il regarda Yahely qui regardait toujours vers le métro. Son visage si doux pour Konori semblait concentré uniquement sur cette porte. Il ne savait même pas si elle avait fait attention à sa tirade. Il soupira doucement et haussa les épaules.

Shiroi regarda par la fenêtre l'impératrice et son serviteur descendre du train. Il ne faisait aucun doute pour lui que, dans leur duo, c'était elle qui donnait les ordres. Néanmoins, leurs rapports n'étaient pas simplement d'impératrice et sujet. Ils étaient proches, cela se sentait. Il songea à ce qu'elle avait dit: que c'était à lui de deviner qu'elle était son rôle auprès d'elle.

Au vu de ce qu'il venait d'accomplir, c'était certainement son homme de l'ombre. L'homme de main sur qui elle comptait pour faire les choses qu'elle ne pouvait faire au grand chose, l'atout dans sa manche... du moins, c'étaient ses impressions.

Il les vit regarder la porte pour voir si il allait les suivre. Ridicule. Même pour les suivre, il n'aurait jamais fait l'erreur de marcher sur leurs pas, il aurait pris la porte d'en face. Il se rappela la proposition de l'impératrice de continuer leur discussion dehors. Peut-être était-elle sérieuse après tout. Décidément, cette jeune fille pouvait se révéler très étonnante.

Le train se mit doucement en marche vers Cassanderia. Bientôt, il aurait rejoint la base de son organisation et pourrait mettre au point ses futurs actions mais il comptait rester dans l'ombre encore un moment. Il avait un voyage à préparer. Un voyage qui le conduirait loin, sur un continent qu'il allait prendre beaucoup de plaisir à visiter. Et beaucoup d'intérêt à rencontrer son dirigeant.

- Nous nous reverrons bientôt, Yahely T'yae. Ce jour-là, je serais prêt à passer à l'action.

Il avait hâte de pouvoir commencer. Il voulait faire régner l'ordre sur ce monde, et cela , en dépit des gens qui le dirigeait. Et il comptait bien réussir.

Il repensa aux gens pour qui il avait créer Utopia: Kaze, Aura,...

Au pays des Merveilles, il avait rencontré beaucoup de gens qui avaient perdu leur monde, beaucoup de gens qui avaient perdu tout espoir. En vainquant Tyran, il avait pu leur en redonner. Ici, dans ce monde que la guerre ravageait, il allait changer les choses avant qu'elle ne tournent mal. Il réussirait.

Oui, Yahely, impératrice d'Hyrius. Oui, Minuit, roi de Niflheim. Il les vaincrait. Peu importe la force de ses adversaires, il croyait en lui, en sa cause, et en sa force. Il mènerait son combat jusqu'au bout.

Cependant, pour l'instant, il restait beaucoup à faire. Peu importe. La route était encore longue, mais il ne craignait pas la dificulté.